
Un trader travaille dans la City de Londres
par Claude Chendjou
Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mercredi une séance marquée par la poursuite de la remontée des rendements obligataires sur fond de crainte d'une impasse budgétaire aux Etats-Unis.
À Paris, le CAC 40 a fini sur une perte de 0,40% à 7.910,49 points. Le Footsie britannique a grignoté 0,06% et le Dax allemand a grappillé 0,34%, grâce au secteur technologique.
L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,01%, le FTSEurofirst 300 0,05% et le Stoxx 600 0,04%.
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,73%, le Standard & Poor's 500 décline de 0,12%, tandis que le Nasdaq avance de 0,41%. La plupart des secteurs du S&P sont dans le rouge, tandis que Target, qui perd 3,52%, pèse sur la distribution.
L'appétit pour le risque à Wall Street est limité alors que les élus républicains de la Chambre des représentants peinent à s'accorder sur le vaste projet de loi de baisses d'impôts et de réductions budgétaires voulu par le président Donald Trump.
La quête d'un compromis sur ce texte est vitale alors que la dette publique américaine s'élève d'ores et déjà à 36.200 milliards de dollars et pourrait encore s'alourdir de 2.000 à 5.000 milliards, selon des analystes indépendants. Vendredi, l'agence de notation Moody's a dégradé la note souveraine américaine, provoquant des tensions dans le compartiment obligataire, qui se tend encore mercredi avant une adjudication de 16 milliards de dollars d'obligations du Trésor américain à 20 ans.
La hausse des rendements à long terme sont dues à une "combinaison d'inquiétudes concernant l'inflation et les problèmes budgétaires", souligne Stephen Gola, spécialiste taux chez StoneX Group.
En Europe, où les rendements obligataires ont également progressé, faisant pression sur les actions, la tendance a été longtemps négative avant que les Bourses de Londres et de Francfort ne parviennent à tirer leur épingle du jeu en fin de séance.
La baisse en Europe a été alimentée principalement par le compartiment de la distribution (-0,86%) en réaction à des résultats défavorables publiés par des entreprises du secteur.
VALEURS EN EUROPE
JD Sports (-10,60%) a fini en queue de peloton du Stoxx 600 après avoir fait état d'une baisse de ses ventes au premier trimestre et averti sur la demande sur fond de relèvement des droits de douane.
Marks & Spencer a avancé de 1,93%, le titre s'étant retourné après avoir ouvert en baisse à la suite de l'annonce d'une cyberattaque qui pourrait coûter au groupe environ 300 millions de livres (355 millions de d'euros).
Julius Baer, affecté par une charge nette de 130 millions de francs suisses (139 millions d'euros) résultant d'un examen de son portefeuille de crédit et du remplacement de son directeur des risques, a cédé 4,85%.
Le fabricant allemand de puces Infineon a gagné 2,26% après l'annonce d'une collaboration avec Nvidia pour développer des puces pour de nouveaux systèmes de distribution d'énergie dans les centres de données destinés à l'intelligence artificielle.
LES INDICATEURS DU JOUR
Le Conseil allemand des experts économiques a révisé mercredi sa prévision de produit intérieur brut (PIB) pour l'Allemagne, s'attendant désormais à une stagnation en 2025.
L'inflation britannique a accéléré plus que prévu en avril, à 3,5% sur un an, montrent les données de l'Office national de la statistique (ONS).
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans grimpe de 5,6 points de base, à 4,5366%, les investisseurs continuant de surveiller l'évolution d'un projet de loi budgétaire au Congrès américain.
Les rendements américains à long terme montent de manière continue depuis le début du mois avec la politique économique de Donald Trump qui pourrait nuire à l'attrait pour les actifs américains.
Les rendements souverains en zone euro ont fini en hausse mercredi sous l'effet de la remontée des cours du pétrole et des inquiétudes sur la situation budgétaire de plusieurs pays.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris près de quatre points de base, à 2,64%, alors que les marchés s'attendent désormais à ce que la Banque centrale européenne (BCE) réduise son principal taux directeur à 1,74% d'ici la fin de l'année, contre une prévision de 1,5% le mois dernier.
Les rendements au Japon ont également touché mercredi de nouveaux sommets, plaçant la Banque du Japon (BoJ) dans un dilemme alors qu'elle tente de réduire ses achats de dette et de normaliser sa politique monétaire.
CHANGES
Le dollar recule pour la troisième séance consécutive, de 0,62%, face à un panier de devises de référence, le projet de budgétaire de Donald Trump suscitant des inquiétudes.
L'euro avance de 0,51%, à 1,338 dollar, tandis que la livre sterling s'échange à 1,3443 dollar (+0,37%) après avoir touché son plus haut niveau depuis février 2022, en réaction aux chiffres de l'inflation britannique.
PÉTROLE
Les cours du pétrole reculent, pénalisés entre autres par la hausse surprise des stocks américains de brut, d'essence et de distillats au cours de la semaine close au 16 mai, selon les dernières données de l'Energy Information Administration.
Le Brent reflue de 0,32% à 65,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,32% à 61,83 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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